On se pose souvent la question : dois-je découvrir une œuvre en lisant le manga ou en regardant l’animé ? En règle générale, il n’y a pas de réponse magique, elle varie en fonction de l’œuvre. Un animé peut sublimer un manga tout comme ne pas correspondre aux attentes. Cette fois, j’ai envie de vous parler de Frieren, l’œuvre de Kanehito Yamada (scénariste) et Tsukasa Abe (dessin), faut-il lire le manga ou regarder l’animé ?
Frieren le manga
J’ai commencé Frieren par le manga papier édité chez Ki-oon. Chez l’éditeur, la version papier est de très bonne facture et les couvertures sont réellement sublimes. Les volumes sont assez épais et le dos saura vous faire bonne collection. Quant à l’intérieur, le dessin de Tsukasa Abe est juste remarquable et se lie formidablement avec la poésie du manga écrite par Kanehito Yamada. Si nous ne sommes pas dévorés de détails comme dans un Kingdom ou un un Valhallian, le manga n’est pas aussi vide qu’un Aposimz. Nous avons avec Frieren un juste milieu en termes de composition : une lecture qui en saura d’autant plus fluide et plaisante. La qualité du dessin se remarque également par la finesse des traits : que ce soit les décors ou surtout les personnages, qu’il soit dessiné de près ou de loin, on a une qualité incroyable qui rend la lecture très facile. Et peu importe les paysages dessinés : montagne, ville, donjon… ! Qu’en est-il des combats ? Dans Frieren, il y a évidemment de nombreux combats, au corps à corps ou en utilisant la magie. Dans ma centaine de mangas que j’ai lue, je n’ai jamais lu un manga dont les combats étaient aussi simples à comprendre, à suivre, à analyser. Souvent, dans certains mangas, la scène de combat fourmille de détails, de gestes, de mouvements qui se superposent dans une seule et même case : finalement le dessinateur rend illisible ce qu’il a voulu rendre dynamique. Dans Frieren, ce n’est pas le cas ! Les combats sont élégants, rapides, exigeants mais très lisibles ! Enfin, parlons des scènes de nuit ! Difficile de faire comprendre en noir et blanc à un lecteur que la scène se déroule dans la nuit. Avec Frieren, Tsukasa Abe met en scène des repères de luminosité et des auras qui font saisir au lecteur que la scène se déroule dans l’obscurité.
Frieren en animé
L’animé est disponible sur la plateforme Crunchyroll. Il est en pause, la première saison vient d’être terminée. Avant de vous parler du rendu, petit point sur la VF / VO. Les deux sont qualitatives : faites en fonction de vos préférences. Frieren est un manga poétique, plein d’émotions et parcouru de moments comiques. En VF, vous n’en souffrirez pas car les comédiens ont proposé un travail remarquable. On remarquera une petite différence notable. Fern, l’élève de Frieren, vouvoie son maître dans la VO tandis qu’elle la tutoie dans la VF. La relation en est changée : un peu plus personnelle dans la VF et un peu plus dans le respect élève-maître dans la VO.
En ce qui concerne l’animé proprement dit, commençons par évoquer l’intro et l’ending : ils sont tout simplement majestueux. Animation, couleur, dynamique, poésie, musique, chant : tout y est. Dans l’épisode, bien qu’on perd légèrement dans la finesse des traits que propose Tsukasa Abe, on se retrouve avec un dessin dans le style de Frieren. Les couleurs sont très vives, et très variées : d’une scène à l’autre, il n’est pas rare de changer totalement d’ambiance – et de décor avec. C’est d’une beauté pour les yeux, je ne vais pas vous mentir. L’animation des combats est très bien réalisée. Nous ne sommes pas non plus dans un Demon Slayer mais notons que dans Frieren, la dynamique et la lecture des combats est d’un très bon niveau. Quant à la poésie de l’œuvre par l’écriture, on retrouve l’ensemble des émotions proposées par le manga, le tout accompagné par les musiques et le jeu des comédiens, quel plaisir ! Enfin, quelques éléments sont plus compréhensibles dans l’animé que la manga. Frieren propose par exemple des explications autour du mana des mages : si les démons aiment le montrer, les mages trompent les démons en contenant leur mana pour paraître plus faible. L’explication est plus claire et didactique dans l’animé que dans le manga grâce aux couleurs et à l’animation.
Bilan
En somme, que vous lisiez le manga ou regardiez l’animé de Frieren, vous ne perdrez pas au change. Les deux sont incroyables, avec une finesse des traits plus justes dans le manga, et un animé qui sublime le manga en y ajoutant le jeu des comédiens, les musiques et l’animation. Vous aurez plus d’avance dans l’histoire en lisant le manga, mais si vous êtes sensible à la musique et aux émotions, l’animé saura vous ravir.
Les Chroniques de Jérémy Daflon 
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