Arte a diffusé un documentaire intrigant sur le monde plastique de l’océan avec une question inquiétante : le plastique à la surface de l’océan ne représente que 1 seul et unique % de l’ensemble du plastique qu’il y a dans la mer. Ce constat est tiré de la quantité de plastiques produites dans le monde, de la quantité non-traitée et de celle déversée dans l’océan. Cette quantité est bien supérieure aux échantillons prélevés par les scientifiques à la surface de l’océan, les chiffres ne collent pas : la majorité du plastique se retrouve hors-surface. Que le documentaire nous apprends-t-il ? Voyons voir.
Des chiffres pour commencer
La production de plastique :
- En 1950 est de 1M5 de tonnes de plastiques.
- 2013 : 300M de tonnes.
- Masse estimée dans l’océan en 2014 : 236 000 t.
La production et la gestion de déchets plastiques :
- En 2010, il y a eu 275M de t de déchets plastiques
- dont 32M de t sont mal gérés (ni enfouis, brûlés, recyclés)
- parmi ces 32M, 8M de t finissent dans la mer.
Où est le plastique dans l’océan ?
Le plastique retrouvé à la surface des océans se divise en deux types :
- Les océans de plastique liés aux macroplastiques
- Les océans de microplastiques (<5 mm) dans 5 zones d’accumulation reliées entre elles
Cependant, la part du plastique retrouvé à la surface des océans ne compose qu’un 1% de tous les déchets reversés en mer. Où se situe le reste ? Est-il nocif pour les écosystèmes ?
- Ces microplastiques peuvent se retrouver dans les fonds marins, à titre de comparaison 1000x plus nombreux pour la même surface étudiée entre surface d’océan et fond marin.
- Ces microplastiques peuvent se retrouver enfermer dans la banquise, mais sa fonte pourrait délivrer de nombreux microplastiques.
- Ces microplastiques peuvent se retrouver ingérer par la faune, jusqu’à être retrouvé dans notre assiette : l’estomac des moules par exemple. On ne sait pas si ça a un impact sur notre santé.
Y-a-t-il des risques sur notre santé ?
Le risque toxicologique est mineur mais le risque biologique est plus important.
- Ce serait un vecteur majeur de la dispersion des espèces : le plastique est un nouveau moyen de transport au gré des flots. Algues et crustacés s’accrochent aux plastiques.
- Cette accumulation de déchets forme une plastisphère : un écosystème qui se développe sur les débris de plastiques dans les océans.
Les bactéries, la solution au problème ?
- Il existe des souches de bactérie capables de manger et assimiler les particules plastiques, mais ce n’est qu’infime.
La nature n’arrive pas à assimiler la quantité déversée de plastiques en mer. Peut-être que les nanoplastiques seraient pires encore. Une question qui nous demande de penser à la production, à l’utilisation et à la gestion des déchets plastiques.
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