« Sans un bruit » est diffusé en salle depuis ce 20 juin 2018. Film d’horreur américain, il nous envoie dans un monde post-apocalyptique où le bruit est synonyme de mort. Critique (sans spoil) d’un mec qui ne connaît pas grand chose aux films d’horreur.
L‘intrigue | Le monde est ravagé par des créatures aveugles mais à l’ouïe extrêmement fine. Les rares survivants doivent tenter une approche silencieuse s’ils veulent rester en vie. C’est le cas d’une famille du Midwest, aux Etats-Unis, dont la mère est enceinte…
Un contexte original mais un dénouement attendu | Je ne suis pas friand des films d’horreur. Effectivement, j’ai envie d’en voir mais je n’aime pas les regarder, le paradoxe de la peur artificielle m’étonnera toujours… D’autant plus que mes visites au cinéma sont rares, « Sans un bruit » devient déjà un film exceptionnel pour moi. Pour le coup, la salle aux sièges rouges n’a accueilli environ qu’une quinzaine de curieux, il faut souligner que la séance était un vendredi matin à 10h25, à ce stade les jeunes sont en bac (le film est interdit au moins de douze ans pour rappel) et la plupart travaillent, ou dorment.
Je vais commencer par le contexte du film. Dès le départ, nous savons que nous sommes dans une région abandonnée, déserte et surtout silencieuse ; l’entrée en matière est donc pour le moment bien réussie. Toutefois, il n’est pas facile de se repérer dans le cadre spatio-temporel. Sans penser me tromper, nous n’avons pas d’indice autant sur la chronologie des événements ni où nous sommes. J’ai dû faire un tour sur notre cher ami Wikipedia pour le savoir. Ensuite, je regrette beaucoup que nous n’avons pas d’informations sur : comment en est-on arrivé là ? Ces informations nous auraient permises de mieux nous aspirer dans cet univers. Mis à départ les défauts de contextualisation qui y nuisent, l’intrigue reste cohérente. Nous sommes dans un monde post-apocalyptique où des créatures surgissent au moindre son, un monde où le silence vaut de la survie (c’est mieux que l’or). Et ce contexte-ci, il est formidablement et tristement prouvé en début de film. C’est pour cela que 95% du film est « muet », le langage des signes (sous-titré) est primordial pour communiquer. Néanmoins, on peut relever quelques incohérences ou questions que l’on est en droit de se poser : on se demande pourquoi la créature est là à ce moment-là, on peut même se demander si elle se téléporte parfois… Enfin, pour la fin de l’histoire, de cette intrigue, tout dépend du spectateur. Personnellement, je suis resté frustré mais tout de même curieux, même si on en connaît la direction. Par contre, la situation de résolution et la conclusion de ce film, on la repère à des kilomètres… On peut même se demander comment les protagonistes n’ont pas pu s’en apercevoir avant.
Maintenant, je vais légèrement parler du casting. Les acteurs sont bons et chacun a un rôle bien attribué. Mais je vais m’attarder sur un personnage qui ne m’a pas plu du tout : la fille de la famille. Alors peut-être me jugeriez-vous méchamment, peut-être que c’était prévu par les producteurs, peut-être qu’elle était maquillée pour ça : mais la fille (interprétée par Millicent Simmonds) a une tête d’emmerdeuse à faire des conneries, et c’est une emmerdeuse à faire des conneries. Et même moi qui ne suit pas un prodige des films d’horreur, ce cliché de la personne qui fait plusieurs conneries – et qui est quasiment la seule on pourrait dire – et que tout est (ou presque) de sa faute, je trouve ça très énervant. De plus, certaines de ses actions ne sont absolument pas justifiées, que ce soit explicitement ou implicitement (ou alors il faut être psychologue). Bref, ce point-là m’a vraiment déçu mais il faut bien un personnage un peu bêbête pour que l’horreur nous parvienne.
Parlons-en de l’aspect horrifique. Je ne sais pas si les sursauts, si la vraie peur peuvent vraiment exister dans un film d’horreur. Le son du cinéma aide évidemment à cet aspect horrifique, et l’aspect graphique est bien développé pour nous permettre de nous faire peur. Alors, oui, j’ai sursauté et j’ai retenu mon souffle plusieurs fois tout au long du film, mais c’est assez rare. L’intrigue de la survie prend le dessus sur la terreur. On pense plus à un thriller qu’à un film horreur, au bout du compte.
En somme, « Sans un bruit » est un film sympathique mais je pense qu’il s’oublie assez vite, que les cauchemars ne seront pas au rendez-vous. Le vrai point pour moi se situe dans le contexte, j’aime cette originalité d’un monde où il faut être perpétuellement discret (et non pas que quand la créature est à côté), sinon le film aurait été un peu bateau, à mon humble avis.






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