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Avez-vous envie de découvrir la vie de Bouddha ? La bande-dessinée de Sachi Ediriweera, auteur sri-lankais, est faite pour vous ! C’est une bonne porte d’entrée pour comprendre ce qu’est le bouddhisme.


Bouddha


Auteur : Sachi Ediriweera

Éditeurs : Vuibert

Genre : BD historique

Sortie : 10 octobre 2023

Pages : 288 pages, 24€

Dimensions : 17,0 x 23,0 cm

Résumé : Un voyage passionnant aux origines du bouddhisme ! Avant de devenir l’un des plus illustres guides spirituels de l’histoire, Bouddha était un jeune prince, Siddhartha Gautama, héritier du trône de Kapilavastu. Élevé dans le luxe d’un palais dont il ne peut franchir les portes, coupé par son père du monde extérieur, il ne sait rien de la maladie, de la vieillesse, de la pauvreté ou du chagrin. Un jour, encore enfant, il se faufile hors des murs de sa prison dorée et c’est le choc ! La misère, la souffrance, le sens de la vie… : son unique but sera désormais de chercher à les comprendre.

Quelques années plus tard, Siddhartha quitte tout – son destin, son confort, sa femme et son jeune fils – pour entamer un long voyage spirituel, qui le fera moine, puis Bouddha. Dans ce lumineux roman graphique, Sachi Ediriweera nous raconte la vie d’un homme hors du commun, en quête de sagesse et de vérité, parvenu à l’éveil par la méditation, et dont les enseignements ont changé le monde.


Siddhartha, un prince reclus qui rêve de découvrir le monde

Bouddha est au centre de la philosophie et de la religion du bouddhisme. Découvrir son personnage est une porte d’entrée pour comprendre cette religion aux 530 millions de croyants, dont 98% se situent en Asie (source : Frank Tétart, Atlas des religions, Autrement, 2023) – même si une proportion de plus en plus forte d’Occidentaux en quête de sens s’y intéresse (+1 million en Europe, 5 millions en Amérique du Nord). Le message du bouddhisme est universel, il s’adresse à tous. Sachi Ediriweera a profité du confinement durant la Covid pour réaliser cette-bande dessinée qui a traversé la frontière française.

Le véritable prénom de Bouddha est Siddhartha Gautama. Il s’agit du prince du trône de Kapilavastu. Il est donc l’héritier et deviendra roi. Son père refuse qu’il sorte du palais royal. Pour lui, le monde est trop dangereux et il a peur de perdre son fils et héritier. Siddhartha est donc reclus, enfermé. Il grandit dans le luxe, ne tombe jamais malade, et ne manque de rien. En grandissant, Siddhartha commence à se questionner. Il a envie de découvrir le monde extérieur : pourquoi vivre sur Terre s’il ne peut sortir de son palais ? Qu’est-ce le monde à l’extérieur ? Face aux refus répétés de son père, il décide en cachette de s’enfuir du palais pour une nuit avec l’un de ses fidèles serviteurs.

La découverte des horreurs du monde, de la vie

Siddhartha s’échappe du palais et rejoint la ville en contrebas. Dans ses pérégrinations, il rencontre une femme ridée. Siddhartha demande à son maître pourquoi cette femme a une peau couverte de plis. Son serviteur lui répond que la vieillesse est inévitable. Au palais, tous les serviteurs sont jeunes. Siddartha rencontre un homme qui tousse, gravement malade. Pourquoi se soigne-t-il pas ? Les sages ne peuvent pas tout, lui répond son serviteur, ils n’ont pas le choix que de vivre dans la souffrance. Une procession a ensuite lieu dans la ville : des proches pleurent un défunt. Siddartha demande si son père a pleuré la mort de sa mère, la reine Maya. Bien sûr, la vieillesse, la maladie et la mort sont trois éléments auxquels les humains n’échappent pas.

Dans son palais, Siddhartha vit une vie luxueuse. Il s’y marie même à une femme noble, Yashodara, avec laquelle il a un fils : Rahula. Cependant, une sensation de vide le parcourt. Siddhartha souffre. Son mariage et la naissance de son enfant n’ont rien changé, le prince a beau être adulte : son père le roi refuse de le laisser quitter le palais. La décision est prise : Siddhartha décide de s’enfuir, seul. Aidé par son conseiller, il laisse sa famille au château pour découvrir le monde et connaître les raisons qui le font souffrir.

À la recherche de la cause des souffrances

La quête de Siddhartha a un objectif : comprendre d’où vient sa souffrance, lui qui vivait dans le faste et le luxe, pourquoi ne se sent-il pas bien ? En quittant le palais, il n’emmène rien avec lui. De prince, il devient mendiant. Il se fait moine dans le royaume de Magadha. Le roi le reconnaît, l’accueille et l’emmène au monastère d’Alara. Le sage lui apprend que l’humain ne peut rien faire contre la souffrance, mais il peut changer la manière dont il la perçoit. Pour Alara, la souffrance provient du manque. Quand on n’a pas ce que l’on souhaite, on souffre. Il faut donc détacher son esprit du matériel pour ne plus ressentir le manque, et ne plus ressentir la souffrance.

Plus tard, Siddhartha décide de quitter le monastère d’Alara. Le sage ne peut lui en apprendre plus. Il le remercie et poursuit sa quête. Il rencontre un groupe de moines itinérants. Leur méthode est différente de celle du monastère d’Alara. Ces moines jeûnent. C’est par la privation qu’ils espèrent trouver la voie qui les mènera vers le bonheur. Presque mort de faim, des villageois l’assistent. Siddhartha se rend compte qu’avoir un corps sain permet d’avoir un esprit sain. Après une longue expérience auprès d’eux, Siddhartha n’est pas convaincu et décide de quitter ce groupe de moines.



Quand Siddhartha devient Bouddha, l’Éveillé

Sa famille, sa femme Yashodara et son fils Rahula lui manquent. Siddhartha se rend compte que lorsqu’il était au palais, son seul souhait était d’être libre. Maintenant qu’il est libre, sa famille lui manque. Siddhartha commence à comprendre : le désir amène à la souffrance, la souffrance amène au désir. Un cercle vicieux, l’un se nourrissant de l’autre, dans un cycle sans fin.

Dans un monde où l’on croit en la réincarnation, Siddhartha comprend 4 vérités. La première est que cette vie éphémère fait souffrir l’homme. La deuxième est que l’homme souffre parce qu’il désire la vie, la jeunesse, la bonne santé. La troisième est que si l’homme fait disparaître ces désirs, il fait disparaître la souffrance. La quatrième sont les huit chemins qui permettent de mettre fin à ces désirs. Ces chemins sont : comprendre l’existence du karma (les actions déterminent les vies et les renaissances), avoir de bonnes intentions, avoir une parole juste et ne pas mentir, avoir une action juste en préservant la vie et les biens des autres, en faisant un métier juste qui ne fait du mal à personne, en faisant un effort juste en ne succombant pas à la jalousie et à la colère mais en préférant la bonté et la générosité, avoir une conscience juste donc savoir que les désirs de l’homme l’influencent, et enfin en ayant la concentration juste, c’est-à-dire avoir une réflexion soutenue pour purifier l’esprit.

Le chemin inverse

Une fois devenu Bouddha, Siddhartha prend le chemin inverse. Il dit avoir trouvé la voie et les réponses à ses questions. Il retourne voir le groupe de moines itinérants, puis le monastère d’Alara et enfin décide de retourner chez lui. Sur son chemin, il convertit de plus en plus de personnes – uniquement des hommes – par la parole et la démonstration, toujours dans la paix. Plus tard, l’ordination des femmes sera acceptée et Siddhartha retrouvera sa femme et son enfant.

L’histoire est-elle vraie ? À la fin de sa bande-dessinée, Sachi Ediriweera propose une bibliographie sérieuse pour se renseigner sur le sujet. Il a grandi avec un catéchisme bouddhique : tous les dimanches, il se rendait au temple pour recevoir des leçons. Il était forcé, cela ne l’intéressait pas trop. Quoi qu’il en soit, il n’immisce pas de point de vue dans sa bande-dessinée. Quant à savoir si l’histoire est vraie, lui-même raconte que les premières sources parlant de Bouddha ont été écrites 400 après son existence. Comme Adam, Eve, Noé, Abraham ou Moïse, nous avons affaire ici à des histoires invérifiables, donc légendaires et mythiques.


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