Le roman de l’autrice Fiona Barton La coupure publié chez Fleuve Editions en 2018 est une enquête journalistique et policière se déroulant à Londres après la découverte d’un bébé mort sur un chantier. Fiona Barton, elle-même journaliste, propose dans son deuxième roman (après La Veuve) une histoire dont les relations mère-fille en sont le sujet central.
Ils vont s’en aller, le rassura-t-il. Les moucherons, c’est un signe que si y a un Dieu, il aime bien se marrer un peu sur notre compte.
Le Diable en personne (Peter Farris)

La coupure
Auteur : Fiona Barton
Éditeur : Fleuve éditions
Genre : Thriller psychologique, relation mère-fille, enquête journalistique.
Sortie : 2018
Nationalité : Anglais
Pages : 480 pages
Résumé : Quand quelques lignes en bas de la colonne des brèves révèlent la découverte d’un squelette de bébé sur un chantier de la banlieue de Londres, la plupart des lecteurs n’y prêtent guère attention. Mais pour trois femmes, cette nouvelle devient impossible à ignorer.
Angela revit à travers elle le pire moment de son existence : quarante ans auparavant, on lui a dérobé sa fille à la maternité. Depuis, elle cherche des réponses.
Pour Emma, jeune éditrice en free lance, c’est le début de la descente aux enfers, car ce fait divers risque fort de mettre son secret le plus noir à jour et de détruire sa vie à jamais.
Quant à Kate, journaliste de renom et avide d’une bonne story, elle flaire là le premier indice d’une affaire qui pourrait bien lui coûter quelques nuits blanches.
Car toutes les histoires ne sont pas bonnes à être publiées… Encore moins quand elles font resurgir des vérités que personne ne souhaite connaître.
La découverte d’un bébé mort enterré dans d’anciens jardins
Le 20 mars 2012, la journaliste Kate qui cherche de quoi tuer le temps épluche les petites coupures de presse, histoire de trouver une quelconque information à investiguer. La découverte d’un squelette de bébé sur une zone de chantier l’intrigue. Ce bébé, mort depuis plusieurs décennies, a été enterré à cet endroit et dix ans après sa naissance ! Qui a pu commettre cet horrible crime ? Pour quelle(s) raison(s) ? Pourquoi celui-ci a-t-il été enterré une décennie après sa mort dans ce lieu ? Kate, accompagné de son stagiaire Joe, partent à la rencontre du chef de chantier, puis de l’ouvrier qui a découvert le corps. S’ensuit une vieille dame, Rebecca, qui vit dans le coin depuis des dizaines d’années et qui épie les allées et venues de ce quartier en reconstruction. Kate ne manque pas de suivre l’enquête de police, ainsi que les tests ADN effectués. L’affaire ne manque de rebondissements lorsque Angelina Irving a l’espoir que ce soit son bébé : celui qui lui a été volé il y a plusieurs dizaines d’années maintenant. Un traumatisme dont elle ne s’en est jamais remis. Kate ne manquera pas de l’accompagner dans ses espoirs et désespoirs… jusqu’au moment où Emma, une jeune femme, revendique que c’est son propre enfant qui est là, enterré.
Il paraît que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. c’est ce qu’on nous dit quand vous avez traversé une terrible épreuve. Jude, ma mère le répétait souvent. Mais c’est faux. Ça brise les os en mille morceaux, qu’on recolle maladroitement avec des bandages souillés et des sparadraps jaunissants. Il reste des fissures tout le long des failles. On en ressort fragile et épuisé à force de résister. On en viendrait presque à regretter que ça ne nous ait pas tué.
La Coupure (Fiona Barton)
Une histoire au féminin
Ce roman au titre bien trouvé fait la part belle à une histoire glauque. Celle d’un enfant enterré et dont des mères déchirées par la vie espèrent que c’est le leur. Une petite histoire au coin d’un papier pour le grand public, des tragédies personnelles pour Angelina et Emma. Kate n’a pas seulement ici une enquête journalistique, elle a la confiance de deux mamans qui espèrent que la journaliste saura enquêter pour elles. Le roman de Fiona Barton est davantage une enquête de journaliste et une histoire centrée sur les relations (et déchirures) mère-fille qu’une enquête policière. Au casting, principalement des protagonistes au féminin. Une histoire qui saura plaire à un certain public, charmé par les thrillers psychologiques et familiaux, aussi pour certain(s) qui aiment les petites touches féministes. La coupure est un roman aux chapitres très courts. Par chapitre, nous lisons le point de vue d’un personnage : Kate, Angelina, Emma et sa mère Jude.
Le problème, c’est qu’au fil du temps, les secrets parviennent à survivre tout seuls, sans l’aide de personne. Avant, je croyais que si je n’y pensais pas, le secret se flétrirait et finirait par mourir. Mais non. Il reste bien en place, au milieu d’un entrelacs de mensonges et d’inventions, comme une grosse mouche piégée dans une toile d’araignée.
La Coupure (Fiona Barton)
Des personnages mal développés et des descriptions futiles
De mon côté, le roman de Fiona Barton ne m’a plu que moyennement. Si le point initial est intrigant : une journaliste enquête sur la découverte d’un bébé mort et enterré… Le reste de l’intrigue est banal, sans grand retournement de situation. Au fil de la lecture, les hypothèses et les questionnements ne se multiplient pas, et on en arrive très vite à faire se propres conclusions facilement, peu éloignées du dénouement final. Il faudra attendre d’ailleurs la moitié du livre pour comprendre comment s’imbrique le personnage d’Emma dans cette intrigue, rendant perplexe la lecture de ses premiers chapitres. Je n’ai pas réussi à m’investir pleinement dans l’enquête à cause d’une intrigue trop simple, et l’écriture elle aussi, reste extrêmement basique. Pourtant, j’ai beaucoup aimé le personnage de Kate. Cette journaliste qui a encore foi en son métier, qui n’est pas là que pour faire des articles people et vendre du papier, mais qui reprend plaisir et pied dans son métier à travers cette histoire qui touche des destins personnels. Kate est elle-même maman, dommage que Fiona Barton n’a pas saisi l’occasion pour faire rebondir l’enquête sur sa vie de famille. Fiona Barton détaille la vie personnelle de Kate, et d’autres personnages, mais sans que ça n’ajoute une plus-value à l’intrigue ou que ça nous bouleverse personnellement en tant que lecteur. Trop de moments dans le livre pour tenter de donner du fond aux personnages n’ont été que passages inutiles, pas assez saisissants, pas assez approfondis… Des fois même des situations burlesques. Plus personnellement encore, les relations mère-fille m’ont peu touché. La relation compliquée entre Emma et sa mère Jude, qui se détestent mutuellement mais essaient de se retrouver, m’a été plus anxiogène qu’intrigante.
En bref, intrigue simple, passages inutiles et pas assez saisissants, ainsi que les relations entre les personnages furent les trois points de La coupure qui ont été décevants. Il n’empêche que l’histoire saura plaire à d’autres, en quête d’une intrigue thriller psychologique et familiale centré sur les relations mère-fille et d’une journaliste qui sait mener l’enquête jusqu’au bout.






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