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Recension du dernier numéro de Science&Vie (février 2024, n°1277) dans lequel j’ai trouvé trois numéros très intéressants autour des souris de laboratoire, l’éducation à la sexualité à l’école et surtout, une introduction aux études historiques de Julien d’Huy qui remonte chronologiques les mythologies pour savoir comment Homo sapiens pensait la mort durant la Préhistoire.


Les souris de laboratoire

Cet article revient sur le fait que la souris, mus musculus, est l’animal emblématique des laboratoires et explique les raisons de cette domination. S’ensuit les explications pour lesquelles nous réalisons des expériences sur les souris et comment grâce à la génétique nous pouvons obtenir les individus que nous souhaitons, jusqu’à en avoir certains prédisposés à certaines maladies. Néanmoins, quelques raisons poussent les scientifiques à s’interroger sur l’utilité de réaliser des expériences sur des souris, et autant de lignées consanguines, notamment par le fait que ces souris sont très artificielles. Raisons à nuancer puisqu’enfin l’article termine par le fait que les souris risquent d’être très longtemps des animaux de laboratoire pour des raisons de prix, d’éthique et de dilemme moral.

L’éducation à la sexualité à l’école

Cet article revient sur un sujet d’actualité autour de l’école : l’éducation à la sexualité dont le Conseil Supérieur des Programmes doit imaginer un programme, une programmation et une progressivité du CP à la Terminale depuis que Pap Ndiaye, ancien ministre l’Éducation Nationale, lui a demandé. L’article revient sur le cadre législatif de ces séances, obligatoires tout en rappelant que sondages et enquêtes démontrent que les lois sont en réalité très peu appliquées dans ces établissements : les élèves ne reçoivent pas les séances demandés. S’ensuit les bénéfices pourtant qu’apporteraient ces séances : partage des connaissances autour des MST-IST, augmentation de l’usage des moyens de contraception, recul de l’âge des premiers rapports sexuels, réduction des grossesses précoces, réduction de l’IVG, sensibilisation au consentement, à l’inceste, aux agressions sexuelles et lutte contre la dysmorphobie.

Comment l’humain a pris conscience de sa mortalité

Julien d’Huy est un historien qui a élaboré la méthodologie de la phylomythologie. Il s’agit d’analyser les ressemblances entre les fables recueillies dans le monde entier jusqu’à dénicher leur ancêtre commun. Simplement : si deux versions d’un même mythe se ressemblent, plus leur ancêtre commun est récent. Il s’est appuyé sur une base de données en ligne créée par l’historien russe Yuri Berezkin qui rassemble 70 000 mythes à travers le monde, décomposés en « motifs » (une image ou un épisode tel que « la Voie lactée est le chemin emprunté par les âmes lors de leur voyage vers l’au-delà). Julien d’Huy a retenu 81 motifs liés à la mort sur 17 aires culturelles et les a comparés. Il a ainsi recréé un arbre évolutif mythologique. S’ensuivent des entretiens expliquant pourquoi l’Homme a commencé à se construire des mythes autour de la mort : pour mieux l’appréhender, en avoir moins peur. Surtout, l’idée fort intéressante que contrairement aux animaux, si l’humain a peur de la mort, c’est qu’il a pris conscience du temps passé, présent et surtout futur et donc d’une mort.

Notes de Science & Vie n°1277

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