,

Ce reportage s’intéresse à une équipe en histoire de l’art à l’université Rennes 2 et à leurs galères. En tant qu’enseignant du secondaire, je suis quelque peu sensibilisé à ces questions qui tracassent mes anciens enseignants et ceux que je suis assidument sur les réseaux sociaux. Ce reportage diffusé sur Arte permet de s’immerger en plein cœur de ces problèmes. Pas de narrateur ici, uniquement des plans réels suivant le quotidien des directeurs du département de l’histoire de l’art, et de Clémence qui finit sa thèse en histoire de l’art après presque huit ans de recherches.



Un service public en perdition

Dans l’idéal, un reportage sur les doctorants et les enseignants-chercheurs devrait nous proposer de nous faire découvrir comment s’effectue des recherches sur le terrain. Il en est tout autre. Le reportage n’édulcore pas la réalité, au contraire il la présente et elle n’est pas jolie. Plutôt que des recherches, c’est surtout beaucoup de problèmes, que ce soit pour les enseignants-chercheurs en devenir ou ceux qui le sont déjà – bonne idée de casting. Dans l’idée, un enseignant-chercheur voue la moitié de son temps à l’enseignement, l’autre moitié à la recherche. À cela, encore rajouter « 50% du temps pour l’administratif » blague un collègue… Blague ? C’est pourtant là un problème souvent dénoncé : le manque de personnel administratif et le rajout de nombreuses tâches et missions – peu reconnues et peu payées – qui alourdissent la charge de travail et la charge mentale de ceux et celles qui sont censés transmettre la matière grise aux générations futures. Quant aux doctorants, les longues années de recherches peinent à donner envie de s’y mettre car le confort de vie n’y est pas. Le salaire n’est pas à la hauteur, on y voit des doctorants obligés de travailler à côté – tels des étudiants éternels – ou de devoir compter sur les revenus de conjoints sans être certain de décrocher un poste de titulaire par la suite. Les finances peinent à soutenir ceux qui entretiennent un service public dont ils ont le sens de la mission. Celui-ci continuera à se dégrader tant que les caisses destinées à le soulager ne seront pas remplies à nouveau.

Laisser un commentaire