Komikku, éditeur de l’excellente série Fossoyeur, vient de publier une série courte en deux tomes : Honetsugi, marchand d’os. Dans un monde fantastique, le marchand Rei propose des os aux multiples pouvoirs… si ces os attirent toutes sortes de créatures, il y a toujours un prix à payer. Chronique de cette série en 2 tomes !
Honetsugi est écrite et dessinée par Hojoy et éditée chez Komikku. Série en deux tomes, publiés ce 27 avril 2023 en France et pour la première fois au Japon en 2019-2020. Les tomes font environ 175 pages chacun.
Résumé : Obtenir “une beauté sans égale”, “une force surhumaine” ou “vivre incroyablement longtemps”… À la “boutique d’os”, les désirs des clients sont réalisés à condition d’apporter un “produit” d’une valeur équivalente à leurs souhaits. Le gérant de la boutique s’occupe alors de greffer des os aux pouvoirs particuliers, mais bien souvent ses clients finissent par se laisser submerger par leurs nouveaux pouvoirs…
Les pouvoirs ont souvent un prix
L’œil attiré par les couvertures sublimes d’Honetsugi, marchand d’os, voilà un résumé qui me plaisait. Précommande arrivée, j’ai dévoré ces deux tomes aux bons dessins sans ennui en une petite heure demi. L’idée scénaristique me plaisait bien : un gérant d’une boutique dont les produits ne sont que des os, humains ou de créatures surnaturelles. Au-delà de l’extravagance des produits, ces derniers possèdent surtout des pouvoirs ! Bien des visiteurs, plus ou moins honnêtes et sympathiques, sont attirés. Rei, le gérant, gère d’une main de maître son commerce. Il a par contre quelques règles morales et éthiques que ses clients se doivent de respecter. Des valeurs qu’il transmet à son apprenti que nous suivons aussi durant cette aventure car derrière cette première partie d’histoire moralisatrice (le pouvoir à un prix), la seconde et dernière partie d’Honetsugi nous raconte comment le clan se transmet de génération en génération cette boutique. Rei était lui aussi apprenti, et son métier fut lui un prix à payer.
J’ai bien aimé cette histoire sans longueur. Que le pouvoir ait un prix n’est pas le scénario le plus original, le plus intéressant reste la conception de la boutique, le marchandage d’os. Plus on avance dans l’histoire, plus nous nous incarnons dans l’apprenti Shô qui apprends aux côtés de Rei les valeurs et les règles à respecter. Ces valeurs personnelles sont observées par la branche principale des Honetsugi, j’aurais bien aimé que les divergences soient plus fortes et nous amènent à une histoire plus longue puisqu’il faut bien le dire, il y avait beaucoup de potentiel pour aller plus loin. On s’arrête quand même sur un final sympathique. La progression est réfléchie et si la morale est explicite au début, elle est implicite à la fin sans forcer le trait. Je recommande.
Les Chroniques de Jérémy Daflon 
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