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Histoire d’eau : comment prévenir et gérer la crise de l’eau ? de Nadine Nagel-Boukadia est un petit livre autour de la thématique de l’eau. Je l’ai acheté parce que l’eau est une composante essentielle du monde et des programmes scolaires. Connaissances déjà développées sur la question, Histoire d’eau m’intéressait parce que son auteure est docteure en Sciences pharmacologiques. Mais le résultat final est décevant.


Histoire d’eau


Auteur : Nadine Nagel-Boukadia

Éditeur : Auteurs du monde

Genre : Livre d’études / Géographie

Sortie : 20 mai 2022

Nationalité : Française

Pages : 74 pages

Prix : 12,00€

Résumé :  L’eau et la santé se conjuguent avec le bonheur lorsque les structures existent. Elle peut être synonyme de joie (jeux et sports) mais est hélas source de tracas (manque ou excès d’eau, maladies palustres). L’importance de l’eau réside dans son renouvellement et sa force. Nous la pensions éternelle mais voici que ce pétrole blanc nous glisse entre les doigts. Nous avons créé une balance socio-économique entre le besoin et le droit. C’est ainsi que ce bien se commercialise, est régi par des lois et se trouve impliqué dans les tendances politico-démographiques qu’est la pollution. Que peut-on faire pour juguler cette situation mondiale préoccupante ?


Au sommaire : l’eau sous toutes ses coutures ou presque

L’objectif d’Histoire d’eau de Nadine Nagel-Boukadia est d’analyser la question de l’eau autour des thèmes de la définition, d’une approche socio-économique, des multiples utilisations de l’eau, dans une approche géopolitique et enfin présenter des utilisations de l’eau pour résoudre la crise de l’eau à long terme. Tout un programme… pour 70 pages.

Une définition de l’eau, notamment la définition d’eau virtuelle

En détails, le livre revient sur la définition de l’eau (CHAP. I.) en présentant « l’eau bleue » et « l’eau verte », « l’eau grise » et « l’eau virtuelle ». L’eau bleue correspond globalement aux eaux de surface, l’eau verte celle des végétaux, l’eau grise les eaux polluées, et l’eau virtuelle qui est sans doute la notion la plus intéressante car elle recouvre les achats d’un produit pour combler le manque d’eau qui ne permet pas de produire à l’échelle locale ce produit et qui coûte moins cher à importer. Cette eau virtuelle est aussi la représentation des coûts en eau d’un produit : faire grandir un ovin jusqu’à l’âge adulte coûte une quantité d’eau particulière. C’est une notion que je ne connaissais pas. Dans cette définition de l’eau, Nadine Nagel-Boukadia revient sur les différents cycles de l’eau, la ressource en eau en quantité mais aussi sa différence avec son accès.

L’eau et la santé : des attentes déçues

Ensuite, l’approche socio-économique est abordée (CHAP II.) en faisant le lien entre l’importance de l’eau et la santé publique. C’est là où les études de l’auteure, docteur en sciences pharmacologiques, pouvaient s’exprimer : c’est le chapitre et le sujet sur lesquels j’avais le plus d’attente mais en réalité, le curriculum vitae de l’auteure n’a pas grande utilité ici tant on ne rentre pas dans une analyse profonde. Plusieurs maladies sont présentées et les conséquences qu’elles peuvent entrainées sur la société. Cette approche socio-économique aborde aussi, avec des transitions un peu mal trouvées, le problème de l’eau en excès ou en pénurie, les risques produits et la difficulté à trouver un équilibre hydrique. Les différences entre les pays développés et les pays émergents sont régulièrement faites, avec par exemple les difficultés de combler les besoins primaires des populations les plus pauvres tandis que les loisirs des pays développés telles les belles pelouses vertes de golf sont pointés en contrepied. Cette étude du déséquilibre mondial n’a aucune approche géographie, l’auteure se contente de dires globaux, sans étude d’espace particulier ou avec du détails sur les ménages.

Les multiples utilisations de l’eau : l’agriculture avant tout

Ce chapitre sur les multiples utilisations de l’eau (CHAP III.) aborde les besoins croissants en eau à travers l’agriculture et ses conséquences dans un contexte d’augmentation de la démographie, alimentant une intensification des cultures produisant une dégradation des sols et augmentant ainsi le besoin de l’eau virtuelle à l’échelle mondiale. Rien d’extraordinaire sur ce chapitre, du déjà vu pour les initiés mais peut être intéressant pour revoir quelques bases ou pour les profanes.

La portion maigre du livre : la géopolitique de l’eau

L’ambition était peut-être démesurée d’aborder autant de thèmes dans un si grand livre. Le chapitre sur la géopolitique (CHAP IV) marque cependant pour sa portion extrêmement congrue, quatre pages… Sans réel exemple développé ni de contenu propre intéressant, pas de démarche géographique dans le sujet – n’oublions pas que l’auteure n’est pas géographe. Par exemple, les eaux du Tibet convoitées par la Chine sont notées, mais rien sur le contrôle de l’eau des pays en aval, pourtant une base essentielle de la géopolitique de la Chine et de ses barrages. De même pour le barrage en Ethiopie qui aurait pu être abordé.

Les solutions pour résoudre la crise de l’eau

Si tout le livre a été écrit en paragraphes et en prose, cette fin prend la forme de « liste » pour présenter des solutions très générales pour répondre à la crise de l’eau (CHAP V). Rien de bien concret ou de précis, mais des thématiques qui peuvent aider à réfléchir sur quels pans chacun d’entre nous ou les États peuvent agir, sans oublier les autres acteurs. Une définition assez précise et technique du traitement des eaux est abordée également, de même pour les programmes internationaux pour résoudre et gérer les crises liées à l’eau, et l’idée vraie que la crise de l’eau à venir ne produit pas que des conflits mais également des solutions pour la gérer.

Bilan : un livret sommaire

Histoire d’eau de Nadine Nagel-Boukadia est un livret sommaire sur l’eau. En 70 pages, bien trop de sujets sont abordés pour en livrer une analyse précise et fournie, d’autant plus que le livre contient plus d’une vingtaine de figures, allant de la carte, au schéma, à l’histogramme. Restons sur ce pan : certaines figures sont de très mauvaises qualités voire illisibles, de simple copier/coller de figures trouvées sur le net et non adaptées à l’impression et au livre. Il y a je trouve dans l’écriture un manque de cohérence, de lien, de transition, parfois on passe d’un sujet à l’autre au sein d’un chapitre sans trop savoir pourquoi. Ce livret sommaire présente ainsi le défaut de sa qualité : pour les initiés, le livre n’apporte pas grand chose sur le fond mais il peut être intéressant pour réviser quelques sujets. Néanmoins, la précision est une portion congrue au point tel qu’il n’y a à réviser que les grandes idées principales. Sa qualité peut que sa lecture peut être un atout pour un profane de la question, un lycéen peut aisément le lire et découvrir tous les sujets qui traitent de l’eau mais son manque d’aspect concret pourra moins séduire. En tout cas, au prix de 12€, je suis plutôt déçu de cette lecture.

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