Les Chroniques de Jérémy Daflon

Excellent, parfait, drôle, ambitieux, admirablement bien écrit, bande-son aux petits oignons. Je manque d’adjectifs pour qualifier Le Chat Potté 2 produit par Dreamworks. Un film d’animation déjà culte !

---

---

---

Rien à voir avec le premier film du Chat Potté

Sachant que j’allais voir le Chat Potté 2 : La dernière quête, j’ai revu quelques jours auparavant le premier film du nom produit en 2017. Il n’y a absolument rien à voir tant le level up est conséquent. Le travail technique est admirable. Tout d’abord, l’animation fait sensation avec une image fluide, un mélange intelligent de vitesse, de ralenti et même des changements de mode d’animation. L’image est travaillée avec des plans ingénieux et réfléchis, que ce soit dans les situations de combat ou encore le Chat Potté trinquant contre la solitude dont la seule ombre ressurgit grâce à la lumière de la Lune en arrière-plan. Ou encore, les différents portraits agencés lors de l’ultime quête pour représenter l’ensemble des protagonistes. L’ambiance sonore est tout autant qualitative : le début du Chat Potté 2 est extraordinaire, le personnage claque par son flow rythmé par la musique du plus téméraire des héros, et si ce n’était que celle-là ! Le bilan est simple : il ne faut pas se fier à son avis du premier film pour tenter de regarder le second !

---

---

Une histoire et un scénario dignes des meilleurs films d’animation

Le film commence à peine que la scène d’exposition est époustouflante. Le Chat Potté nous montre tout son talent de guerrier, de fugitif, de danseur, de chanteur, d’héros le tout rythmé par l’utilisation clandestine du château du gouverneur de la région (rien que ça !). S’ensuit un combat contre un géant où le Chat Potté, démesurément petit à côté, nous démontre son agilité et la capacité à être grâcieux même en se prenant des claques. La scène d’exposition nous rappelle ainsi la légende de notre personnage pour servir tout le scénario qui advient. En effet, à cause de ses morts stupides, Le Chat Potté a perdu huit vies. Les chats en ayant neuf, le voilà qu’il est conseillé par le médecin de prendre sa retraite. Une quête pour lui s’annonce : continuer sa vie de fugitif acclamé qui font de lui une légende, ou prendre sa retraite ?

Le Chat Potté ne peut se voir vivre autrement. Pourtant, lorsqu’un chasseur de prime lui apparaît, le voilà confronter pour la première fois à la peur de la mort. Parmi toutes les choses que j’aurais à dire sur ce film, j’aimerais revenir sur le personnage du Loup qui en impose. Parmi l’ensemble des antagonistes, il sera le plus intéressant et transforme le film d’animation en une œuvre horrifique et beaucoup plus adulte. Effectivement, lors d’un combat dans une taverne, le démesuré Loup affronte avec facilité Le Chat Potté dont il arrive à le blesser et à le faire saigner. Ce sang (réaliste en plus) est assez glaçant pour un film d’animation et annonce une maturité d’animation ! Avec son sifflotement et ses apparitions inattendues, le Loup est un antagoniste juste incroyable et qui claque ! Le vidéaste Datman a d’ailleurs fait toute une analyse du personnage que je vous conseille fortement !

---

---

Des références et beaucoup d’humour

Le scénario est saisissant parce qu’il implique notre héros dans un dilemme : doit-il continuer sa vie solitaire de légende ou prendre soin de sa vie pour lui et les autres ? La morale de fin questionne l’importance que nous donnons à notre vie et à celle des autres. Elle est accessible et pertinente, servie par un scénario qui convient tout autant aux plus jeunes qu’au plus grand. Mais évidemment, qu’est-ce qu’un Dreamworks sans références et sans humour ? Le Chat Potté 2 est excellent parce qu’il continent des vannes qui jouent sur des situations sarcastiques et ironiques, mêlant des références continues aux contes européens que nous connaissons mais aussi à des situations actuelles. Ainsi, on sera heureux de retrouver les références aux soupes trop froides ou trop chaudes des ours chez Boucle d’Or, de voir l’auto-dérision et la caricature du côté cute du Chat Potté ou encore le criquet psychologue et marketeux du XXIe siècle symbolisant la conscience de Jack Horner, antagoniste méchant pour être méchant et représentant le grand patron du capitalisme moderne, là aussi une situation dénoncée à double lecture pour les adultes.

---