L’Université Picardie Jules Verne impose – et elle a bien raison pour la santé de ses personnels et étudiants – des règles sanitaires diverses et variées dont le port obligatoire du masque dans les salles de cours. Néanmoins, je voudrais vous avertir sur l’illusion de la protection sanitaire de cette mesure si des aides à cet achat ne peuvent être garanties.
Effectivement, la protection sanitaire efficace exige le port de masques au moins chirurgicaux. Eux seuls, avec les FFP2 et FFP3, évitent en grande partie la projection de nos postillons. Ils permettent de filtrer 95% des goutelettes de 3 μm tandis que celles transportant le virus en mesurent 5. Cependant, leur changement tous les quatre heures et leur coût pour un usage quotidien ne pourront pas être supportables pour des étudiants qui connaissent déjà une précarité grandissante.
De fait, ceux qui ne pourront supporter ce coût vont appliquer des méthodes pour respecter l’obligation sans pour autant respecter la protection sanitaire. D’abord, l’achat et le port de masques en tissu. Ceux-ci quand ils sont certifiés sont jusqu’à treize fois moins efficaces que le masque chirurgical. Or, peu de monde portent des masques en tissu certifiés mais plutôt des masques fait maison. Aucune étude ne garantie l’efficacité de ces masques fait maisons puisque leurs conditions et matériaux d’élaboration peuvent être très divers. Bien que nous pouvons supposer que leur efficacité est encore bien moindre que celle des masques certifiés. Ou encore le report du même masque plusieurs jours d’affilée.
À cela s’ajoutent les difficultés contextuels. Selon un sondage BVA, les 18-34 ans sont 22% à être réfractaires à un port du masque dans un lieu public clos. Non pas forcément dans une idéologie anti-masque mais parce que leur coût est insupportable, et est peut-être une cause de cette mouvance grandissante. Ainsi, cette proportion de personne ne feront probablement pas l’achat régulier de masques pour se protéger. De la méfiance à la dissidence en passant par la difficulté de respecter totalement tous les gestes barrières rendent le protocole sanitaire extrêment difficile à appliquer.
Ainsi je vous présente ma question. S’il est aisé d’imposer le port du masque obligatoire à chaque étudiant, il n’en est pas de même de proposer une véritable protection sanitaire aux étudiants. Quel est l’intérêt d’imposer le port du masque si celui-ci est en tissu (non-certifié) et relativement inefficace ? Souhaitons-nous donner une image d’illusion au public ou souhaitons-nous véritablement la protection des étudiants ?
Extrait d’une lettre adressée au président de l’UPJV, au SSU de l’UPJV, aux députés de la Somme François Ruffin et Cécile Delpirou et au service santé de la région Hauts-de-France.






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