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La femme à part ou plutôt une femme que je n’aurais pas envie de rencontrer… L’œuvre introspective de Vivian Gornick est le premier livre que j’ai réellement abandonné. Est-ce le genre qui ne m’a pas convaincu, ou est-ce cette biographie désordonnée et complexe semblant tout à coup sans intérêt ? Merci tout de même à Cultura pour m’avoir offert le livre avant sa sortie.


La femme à part


Titre : La femme à part

Auteure : Vivian Gornick

Genre : Autobiographie

Éditeur : Rivages

Pages : 160 pages

Date de sortie : 5 septembre 2018

Prix : 17.80€ / 7.70€ (poche)

Synopsis : Après le décès de sa mère, l’écrivaine déambule seule dans la ville de New York qui lui sert de confidente, d’amie et d’inspiration. Au fil des souvenirs, ce récit autobiographique évoque l’identité, la solitude et la vieillesse.


Un livre complexe et ennuyeux

La femme à part est une biographie introspective et complexe tant par ses idées que par sa structuration. Aucun chapitre, où s’arrêter ? Où faire une pause pour prendre le temps de réfléchir au sens de ces pages noircies d’encre ? Quelle utilité d’essayer de faire réfléchir un lecteur à des questions sans qu’ils prennent le temps de s’y consacrer ? Des questions éparses, semées n’importe où, n’importe quand, parfois vides de sens. Le fil d’Ariane semble réel à côté de ce fil rouge inexistant. On retrouve tel ou tel paragraphe par ici, par-là, sans aucun lien, sans même savoir ce qu’il veut délivrer comme message. Un cheveu sur la soupe, tout compte fait. Et c’est toujours désagréable, un cheveu dans notre nourriture. Mais quel est le goût de cette nourriture ? Le goût de l’ennui. En effet, Vivian Gornick a teinté son œuvre d’un pessimisme dévorant et fatiguant, l’histoire d’un personnage si complexe (pour le coup, le titre est bien trouvé) que l’on ne peut le décrire et c’est sans doute ce qui rend l’œuvre lourde.

Un personnage détestable

On trouve dans La femme à part un ton extrêmement condescendant, comme quoi la campagne serait déchue de forces intellectuelles, que les villes et les bons quartiers sont le berceau de la réflexion. C’est une femme hautaine, de même que ses amis, qui se perdent dans des questions superflues, tentant vainement de nous interroger. Il est vrai que parfois on s’interroge, que l’on trouve des phrases dignes de devenir de belles citations, que l’auteure possède une grande culture, si grande que beaucoup de passages deviennent incompréhensibles, sans que nous comprenions les références, encore moins si nous n’avons pas une excellente culture américaine… À croire que cette œuvre est réservée à une élite intellectuelle très restreinte, qui partage sûrement la même condescendance…

Pourquoi j’ai abandonné

Tous ces défauts forment un contrepoids d’envergure à sa lecture, et c’est cette conjoncture qui m’a fait abandonner ce livre. Tout particulièrement à un moment donné. Effectivement, je déteste que l’on utilise le terme de « prise d’otage » à tort et à travers, n’importe quand et n’importe où pour n’importe quoi. Alors quand j’ai lu le passage – à la moitié du livre – où l’auteure réprimande un personnage qui parle légèrement trop fort au téléphone dans un bus, et que celui-ci lui répond, elle l’accuse sans jugement ni analyse de prendre les passagers « en otage » de sa conservation téléphonique. Comment peut-on utiliser ce terme poignant, plutôt extrême et effrayant, de le balancer d’une manière sauvage dans une situation si banale, si anodine et si calme ? Voilà le moment où j’ai fermé définitivement ce livre, à l’apogée de cette condescendance, de cette indécence, de cette absurdité irréfléchie qui traduit bien cette arrogance détestable. Vivian Gornick est une auteure que je n’aimerais finalement pas rencontré. Que même si son personnage était fictif, il est certain que j’aurais fermé ce livre à la même occasion. La femme à part est le pire livre que j’ai lu aujourd’hui.

Note : 1 sur 5.

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